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Souquer les artimuses?

Dernière mise à jour : 6 déc. 2022


Depuis quelques temps, je tourne autour d’une notion qui m’échappe, un tourment, une question.

Je sais, je pense que cette chose que je n’arrive pas à cerner fait partie de ces très encombrants icebergs de l’âme que je soupçonne de ne servir à rien sinon à nous perdre .

C’est en tournoyant parmi les réseaux sociaux, cliquant et recliquant pour découvrir ce qui change, ce qui a changé et ce qui changera que le malaise m’est apparu le plus caricatural.

Finalement , heureusement que je suis excessive , si ça m’aide à me rendre compte des choses…

La notion que je cherchais est « l’attente »

Je la croyais intimement mêlée à la notion de désir, mais en fait c’est une planète qui tourne sur elle-même très bien, elle n’a besoin de personne pour tourbillonner comme une toupie.

Attendre se suffit en soi.

Le problème c’est que l’attente nous projette en permanence en avant, dans l’instant suivant, le jour, l’année, peu importe, elle nous projette dans l’ailleurs .

Pour ma part, les actions que je fais sans penser à ce à quoi elles sont sensées mener sont quasiment inquantifiables, pour ne pas dire inexistantes.

Car l’attente recèle une énergie qui lui est propre, une dynamique, un mouvement, qui se suffit à lui même, mais se faisant, entraîne une innombrable chaîne de micro mouvements: de la réflexion, du désir bien sûr, de l’anticipation, un tournoiement infini de pensées projectives.

A un moment donné, le mouvement que je faisais de cliquer pour aller voir ce qui avait changé depuis l’instant d’avant sur une page ou une autre est devenu si clairement incongru et dépourvu de sens que j’ai vu en moi le cobaye galopant dans sa roue.

Je me suis rendue compte que je ne cherchais pas de réponse, pas de résultat, pas d’approbation ou de désapprobation, j’attendais juste de voir ce qui avait changé.

Multiplié à l’infini, cela pourrait ressembler à une sorte de méditation fascinée, une immobilité au milieu d’un tourbillon d’images et de mots.

Mais c’est surtout une façon de se perdre soi, de perdre sens.

En m’éloignant de cet exploit caricatural, j’ai regardé aussi toutes mes actions quotidiennes et énuméré toutes celles qui incluaient l’attente comme moteur.

Et à l’inverse que se passerait-il si de ces actions je détournais l’attente, si je l’oblitérais.

Contacter sans attendre de réponse, créer sans attendre que cela nous bénéficie , agir sans attendre que cela nous transforme.

Être, sans attendre d’être autrement, autre chose.

Cela revient probablement à ce qu’on appelle « être présent »,

ce qui pourrait signifier en poussant un peu , que vivre avec le moteur de l’attente ressemble à « être absent »

A suivre…

Anne


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