Ce qui nous différencie des autres mammifères, ce n’est ni l’humour, ni la tendresse, non, je pense que ce sont les croyances
Depuis la naissance de l’homme sont nées les croyances, on fonctionne avec ça depuis des millénaires, tous les jours, à chaque instant
Sans parler des croyances déistes qui ont fondées nos civilisations, nos vies sont reliées à toutes sortes d’infimes, petites, moyennes ou grandes croyances autour de tout ce que nous faisons et projetons.
Il semble qu’il nous faille un objet externe pour y déposer notre confiance.
Personne réelle, entité, dieu, saint, invocation de la chance ou de la malchance, signes divers, rites en tous genres.
Le souci, c’est pas tellement qu’elles existent, c’est même plutôt un système intéressant.
Non, le souci c’est qu’on a selon le même procédé la fâcheuse tendance à avoir des croyances négatives.
Pour être plus claire, les croyances déposées dans des dieux ou des rituels ou tout autre chose autre que nous-même sont d’ordre invocatoire, elles souhaitent des choses, des bonnes choses.
Mais notre croyance interne, celle qui nous chuchote des trucs à longueur de temps dans les tréfonds de notre conscience, c’est pas si sûr, c’est pas si clair..
Nos convictions internes sont trèèès souvent négatives à notre encontre.
Elles sont un mauvais mélange de nos complexes, des injonctions comminatoires qu’on a reçu enfant et d’une sorte de superstition stupide qui préfère se dire que le pire va arriver, comme ça on sera pas surpris…
J’ai repensé au reportages qui tous les quatre matins nous présentent un centenaire tout sourire qui explique qu’il a toujours pris la vie de la meilleure façon possible..
Comment n’a-t-on pas encore réalisé à quel point il est vital que nous fassions confiance à notre outil de dingue qu’est notre corps, notre physiologie, notre inconscient.
Le nombre de personnes qui se souhaite du mal, c’est renversant, ils font ça sans y penser, c’est naturel, ils évoquent leurs futurs problèmes de santé, éventuellement leur future mort, comme si prévoir le pire était une bonne manière de l’éviter..
Moi, je pense que de la même façon qu’on dépose des souhaits dans un ex-voto, on dépose ainsi sans réfléchir des souhaits dramatiques en nous-même, notre inconscient est très attentif , notre machinerie interne l’est aussi, d’une certaine façon on leur envoie des ordres, qu’ils vont mettre à exécution de leur mieux…
J’imagine mes cellules comme des petites travailleuses, et lorsque j’ai une pétouille dans le moteur, qu’un problème physique survient, je demande à ces petites travailleuses de se mettre à la tâche. Enfin, plus exactement, je les félicite par avance du merveilleux travail dont je les sais capables, je les encourage, je leur dit ma confiance.. C’est con ? Ben ça a peut-être l’air mais ça fonctionne, car j’ai réellement confiance en elles, elle est là ma croyance.
Je n’ai jamais eu la tentation de croire à une entité magnanime qui résoudrait d’un endroit plus ou moins lointain tous nos problèmes.
J’ai, comme vous tous, une machinerie interne de dingue au niveau de la technicité, on a jamais fait mieux, on sait à quel point cette machine a des capacités de réparation, mais on préfère que quelqu’un, de l’extérieur, fasse le boulot.
Attention je n’ai pas dit qu’il ne fallait pas avoir recours à la médecine ou à la chirurgie quand c’est nécessaire, on est extrêmement bien placés dans ma famille pour savoir que ça sauve des vies..
Mais pourquoi ne pas solliciter aussi nos propres outils internes ?
Y a plein de domaines pour lesquels je n’ai pas confiance en moi, mais en ce qui concerne le génie biologique que représente un être vivant, et en l’occurrence mon propre corps, la question ne se pose pas.
C’est très étrange car je n’y ai jamais réfléchi, un jour, j’ai eu un problème, et j’ai immédiatement décidé de faire confiance à mes cellules pour le résoudre, ça été naturel, j’étais convaincue que ça marcherait.
Il m’a fallu un peu plus de temps pour me convaincre que je pouvais appliquer cette croyance à mon inconscient pour résoudre les problèmes d’ordre émotionnels.
Après quelques tâtonnements, j’ai trouvé le moyen d’agir avec cette même confiance sur des complexes anciens qui me minaient l’existence. Là aussi, je suis épatée de voir à que point « ça » réagit de façon efficace.
Alors oui, je me cause beaucoup, je parle à mes cellules, je parle à mon inconscient, ce sont comme des compagnons de route, qui savent que j’admire leur talents, mon mental a bien voulu admettre qu’il n’avait certainement pas les clés de tout ça, et qu’au contraire il venait souvent aggraver les situations.
C’est lui qui aime prévoir le pire, lui qui voit tout ce qui ne va pas , au lieu de tout ce qui va, il aime être en colère, il aime batailler, il aime critiquer, analyser.
Mais il n’a plus la main.
Anne
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