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  • Photo du rédacteurannepatay

Re sentir

Plus j'avance (en âge... ben ouai..)   et plus je deviens sensible , aux odeurs, aux sons, au maux, aux états émotionnels.

Ma tête bruisse non plus du fourmillement de projets à mettre en œuvre mais du fourmillement de sensations collectées, bonnes et mauvaises.  Il me semble presque être devenue extra sensible de l'odorat et de l'ouïe , plus que je ne l'ai  jamais été. 

Mon goût aussi s'est affiné,  et je rejette maintenant bien des choses à peu près consommables qui ne me gênaient en rien auparavant. Du coup mon instinct de satiété  a enfin décidé de faire son job ,  je suis capable maintenant de m'arrête de manger avant que mon estomac n'explose.

Il en est de même pour les ressentis internes,  des petits va et viens de notre état ,  des affections diverses et bobos en tout genres.  Je suis devenue intolérante au moindre cafouillage.

J'ai toujours eu des tas de pétouilles plus ou moins handicapantes et agaçantes.  Une migraine qui tenait la partie gauche de mon crâne et de ma figure entre l'enclume et le marteau pendant deux ou trois jours,   une allergie saisonnière qui me saisissait les narines, les yeux et le fond de la gorge tout au long de l'été,  voire, certaines périodes , presque tout l'année,  me voyant traîner des mouchoirs trempés et devenir maître dans l'art de me gratter le fond de la gorge avec ma langue (absolument inefficace)

  Des douleurs diffuses,  hanche gauche ,  épaule,  coude...

Bref  le lot commun d'à peu près beaucoup de gens sur terre,

Jusqu'à il y a quelques mois (enfin un bon paquet maintenant)  je l'acceptais,  pas avec philosophie,  en râlant et en traînant ça comme un gros tas de linge sale, mais continuant à faire ce que j'avais à faire .

Je me rends compte que petit à petit,  je n'accepte plus,  ni les maux de tête , ni l'estomac qui me crachote des injures à chaque fois que je lui impose mes fantaisies, ni le sommeil  abscons et fuligineux,  que mon niveau de tolérance est au plus bas pour toutes ces pétouilles.

Mais en parallèle , mon niveau de sensibilité à toutes les émanations de l'environnement , qu'elles soient artificielles ou naturelles,  est devenu extrêmement élevé.  Ce qui me procure soit des éblouissements d'émerveillement , soit des petits enfers, purgatoires et autres purges asphyxiantes..

C'est pas pratique...  Mais c'est absolument magnifique au fond.

 Pour m'abstraire de mes pétouilles, j'ai dû faire une étude drastique des habitudes inadaptées,  des mauvais réflexes, des choix malencontreux,  J'en ai fait d'autres qui me ramènent dans le monde du sommeil, de l'estomac qui ne crachote plus d'injure comme une vieille cafetière , des muscles et des articulations  aimables , etc...

Et dans le même temps,  une odeur me suffit  pour me retrouver transportée sur le tapis volant,  ou précipitée aux enfers.. 

A ce propos,  je suis d'accord que les relents de tabac dans les lieux publics, c'était moyen,  mais il y a quand même sacrément pire avec les eaux de toilettes,  les sprays d'ssous d'bras qui puent et les ignobles parfums dont s'inondent les genss pour aller en ville, ou dans les supermarkets. Moi j'en meurs , personnellement..

Les nettoyants parfum chamallowchwingum du métro,  la saveur pomme artificielle dans l'escalier de l'immeuble,  le désodorisant des toilettes de ma voisine du dessus qui a l'outrecuidance  de coloniser les miennes .

Je me baladais en vélo sans problèmes, il y a un ou deux ans , en pleine ville,  sans ressentir la moindre gêne.

Aujourd'hui, je peux détecter l'augmentation de la pollution d'une journée à l'autre, 

C'est pas pratique

Mais l'odeur de l'eau et sa multitude de combinaisons me picote d'extase,  même l'eau qui coule en ville. 

Les micro choses sont devenus plus importantes que les tonitruantes,  je préfère regarder de quelle façon les pigeons qui sont en face , discutent  ou se disputent plutôt que les infos.

Il me semble que les humains n'ont pas le sens des priorités ni des proportions.. Alors je n'essaie plus de comprendre la politique ou l'économie , mais de quelle façon cette plante se développe (oui celle-là).

La différence, je pense, se situe dans mon cerveau.

  Je suis passée du  :"je pense que j'aime cette odeur parce que..", à    : "cette odeur entre dans ma peau, dans mon corps et change tout se qui se passe à l'intérieur"

Je suis passée de l'intellectualisé  au ressenti  brut .... enfin..... 

Les ressentis sont importants,  ils sont essentiels, ils sont vitaux,  ils sont inaliénables, ils sont la sève de la vie.    Ben j'ai quand même mis 50 balais avant de me laisser l'autorisation d'en profiter à plein ..

PS: je suis d'accord, mon texte n'est pas très cohérent, concis, construit, etc.., mais comme la plupart du temps je trouve maintenant même absurde d'écrire,  quand les mots veulent bien se poser, je laisse faire !


12 Septembre 2016

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