top of page
  • Photo du rédacteurannepatay

Prise dans la vague..

Juste avant ce magnifique petit périple en Ariège (d'où les photos), je me débattais avec les dernières toiles en cours.

Du marécage où elles s'étaient engluées, je suis sortie , triomphante pensais-je, en les mettant dans des petits carrés bien propres. Sur le moment ça convainc..  Et le lendemain, je ne peux plus les supporter, pas une minute, pas une seconde de plus,

La peinture est comme une mer pour moi, elle m'emporte et me transporte et je n'ai rien  dire, je veux choisir le chemin parfois et elle éclate de rire avec ses grandes vagues qui déferlent sur moi, et je dois aussitôt tout barbouiller , tout transformer comme ELLE le veut.

Je n'ai aucun choix et parfois ça me tourmente, je voudrais pouvoir discourir sur de petits sentiers de traverse, aborder quelques sujets qui m'amuse, les traiter avec légèreté, j'ai des images en tête, je suis sûre de moi, et me crois libre de toute entrave.

Je n'ai pas le choix, aucun, jamais. La mer ricane, elle gronde si je m'écarte, et c'est si violent que je ne peux pas garder une toile qu'ELLE n'aurait pas approuvé.

Je n'ai pas le droit de réfléchir, de raisonner, de construire, j'ai juste l'autorisation de laisser mon pinceau à sa disposition.

Elle m'a.

Avec tout ça je suis lente.. je voudrais être profuse, créer tant et plus , exploser , mais trotte menue je suis trotte menue je reste, mes toiles exposées à tant de flux et de reflux ne naviguent qu'à vue, sans moteur, au gré des vents.

Malgré tout, il n'y a qu'elle. Elle ne prendra pas mes nuits ni mon souffle ni mon appétit, mais je suis liée à son bon vouloir.

J'aime ma prison.

3 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page