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  • Photo du rédacteurannepatay

Printemps, mémoire et autres apartés

Incontestablement, on se plie. On a tant chagriné, ruminé, pesté d'être coi au logis durant la froidure, les temps gris qui vous emmitouflent, les genoux remontés jusqu'au menton sous la couette, le livre et les lunettes, le feu (quand le poêle ne fume pas mais ceci est une autre histoire)

Et voici qu'aux premiers beaux jours, comme les oiseaux, comme les bourgeons, les fleurs d'ajonc et les narcisses, on met le nez dehors, on pépie, on s'agite en redécouvrant à chaque fois ce miracle: nous sommes des animaux proches de nos racines; quoi qu'on en fasse, la terre nous domine, les saisons nous gèrent et nous n'avons pas besoin de tourner et retourner tout cela dans notre tête. Inlassablement, et chaque fois recommencé le cycle nous appelle.

Et que dit le Nei Jing ,  tout à fait la même chose: - en hiver, ne pas s'agiter, ne pas chercher la fatigue physique, se rencogner, se cantonner, se coucher tôt,   - au printemps, il est temps de remettre ses forces en action..

Il ne dit rien, je crois, de la joie que ça procure de ressentir son sang vibrer dans ses veines, et de l'air doux et suave qui coule sur nos visages..

Or donc on en est là, n'est ce pas, et moi qui suis une amoureuse des mois d'Automne,  je frémis bien-sûr  quand même à cet appel;  renaître, est-ce que ça se refuse?!

Sinon je m'amuse avec ma mémoire en ce moment, la découvrir,  faire connaissance avec cette belle capricieuse. C'est un vrai jeu, même si parfois c'est extrêmement agaçant de ne pas savoir quelles arcanes la régissent, et comment la maîtriser .

Vous avez peut-être remarqué dans un coin du blog, des enregistrements aussi mystérieux que soporifiques. Ce sont des essais pour amadouer la mémoire  par le son, puisque notre lot, à mes correligionnaires et à moi-même, est d'avaler sans s'étouffer les six cent et quelques points de méridiens que compte notre corps.

Finalement, pour moi, il faut mieux guetter l'heure propice ou tout semble s'avaler sans effort, me les dicter à haute voix, voir les mots s'écrire sous ma main, sur un tableau blanc par exemple, les voir s'exprimer sur l'atlas, dans le fatras de muscles d'os et de nerfs, les voir s'articuler comme de bons petits soldats sur notre territoire épidermique, bref VOIR, m'aide infiniment.  Mais si je m'amuse à trouver des images saisissantes pour les fixer à tout jamais, je risque fort d'être surprise du résultat.

Le 54 vessie, que je croyais si réfractaire à mon imaginaire, y a pris place sous la forme d'un petit garçon bien peigné, avec la raie sur le côté. Pourquoi? Alors ça!   Son nom:  Zhi Bian, je crois, et prononcé avec l'accent un peu traînant, ça ressemble à  :" Djyé bieng gentil"...  un truc un peu gnagnasse qu'on sortirait à un garçon bien poli et bien peigné.

Tout ça pour dire que par contre, mon 53 vessie , dont je me croyais très maline de l'avoir associé à la Mayenne, et donc à l'humidité, me donne bien du fil à retordre. Je suis bien avancée de savoir que du coup, ça ouvre la voie des eaux. Certes, mais son nom?  Laval? Pas du tout... Las, une demi bonne idée.

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