Faire une cabane c'est comme chercher les champignons, avec l'habitude, les yeux voient tout de suite, l'endroit, l'endroit juste, le creux invisible semi caché, les herbes plus hautes, un tronc pour adosser deux planches, peut-être une fourche ou un rocher pour faire l'étage
Dans les buis, y a une espèce de lumière sous-marine, bleutée, on dirait que c'est le soir tout le temps, pas de bruit, presque pas, sous les buis rien ne pousse, ils sont trop serrés, les petites feuilles dures en toile cirée, le soleil ne passe pas
Les branches sont tordues et fines comme des vipères, mais elles ne casseront pas, on peut grimper dans un buis, le bois est dur et frais sous les doigts, un peu gratté de mousse sèche, l'écorce est lisse,
Bien-sûr j'aimerais mieux pouvoir aller dans la cabane aérienne de mes frères, mais je n'ai pas le droit, le plancher est au dessus de la pente, au dessus du vide et on est pas sûr que ça tienne, , quand on y pose le pied, quand on s'avance , ça fait bouger tout le train, ça se balance , les petits troncs têtus des buis porteurs ne peuvent pas s'empêcher d'osciller, mais se pencher au-dessus de la rambarde, et voir la dégringolade jusqu'en bas, ça fait un peu tomber l'estomac.
La pente on la prend avec un carton sous les fesses, en général, on le quitte à mi-pente, on glisse avant lui et on finit sur le fond de pantalon. Le tout, c'est surtout d"éviter les troncs,
Toute la pente est couverte de buis hauts comme de vrais arbres
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