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  • Photo du rédacteurannepatay

La chance

 Il y a des périodes où on est poursuivi par le passé familial,

 j'étais ces temps ci dans la fidélité des maux,

mon bras qui se paralyse la nuit, mes doigts de la main droite qui s'engourdissent,  et c'est le bras mort de maman qui est là dans mon esprit,

pour ma part, il ne s'agit "que" d'arthrose cervicale, la même qui s'amuse à créer dans mon dos un grillon persévérant..

Une douleur que je mignote,  à la hanche droite, et c'est la claudication de mon grand-père, "descendu" à 18 ans pendant la première guerre, son avion atterrissant dans les lignes allemandes, et boitant  le reste de sa vie, la jambe droite repliée, posée sur un pilon de bois, des névralgies incessantes.

Quelle famille, qui m'a donné ses tares et ses gloires, et dont je croyais avoir à porter les stigmates comme un trésor.

On a parfois le rôle de celui qui stoppe, qui rompt la chaine  handicapante, en tous les cas notre génération l'a certainement, cette autorisation à renier. Mes frères et moi avons pris le droit de ne pas "réussir" comme on l'entendait dans ces familles là, de ne pas créer nombreuse descendance, de ne pas suivre forcément, le col serré, la ligne droite.

Nous avons bien arraché notre liberté?  Rien à prouver? Ha ha....

Pour avoir retrouvé ces jours-ci  une branche de ma parentèle, un souffle, un roseau dans le vent, une inspiration, je me suis rendue compte de la chance que j'avais de ne pas avoir été la seule de ma fratrie à choisir le chemin des buissons plutôt que l'escalator.  Car pour elle, et même s'il semble que ce poids soit allégé par sa philosophie, c'est sans doute bien moins  évident.

Pour moi, j'avais "juste" découvert,  à portée de main et d'esprit,  une sœur, et ça ......

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