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  • Photo du rédacteurannepatay

L'herbe est plus verte

Une des notions les plus intéressantes que je me remâche régulièrement, valable pour une infinité de moments dans l'existence, c'est la nécessité de savoir/vouloir/pouvoir changer son point de vue. A chaque fois que j'y ai recours, cela se manifeste par la vision d'un petit trépied avec une caméra, posté sur une colline au dessus d'un lieu,  que je déplace sur une autre colline , de l'autre côté .  C'est aussi l'histoire des aveugles qui décrivent un éléphant, l'un le touchant au niveau de la trompe, un autre au niveau du flanc, un autre encore au niveau de la queue, etc... En peinture, il m'est absolument nécessaire, mais j'ai conscience de le tronquer/tromper..  Dès que j'ai un doute sur la validité de ma recherche, c'est à dire au moment où je me dis que si je continue dans cette voie je vais rapidement me cogner à l'ennui , je tourne ma toile. Je brouille les cartes en fait.  Mais c'est trompeur, ou tronqué en tout cas. La remise en question devrait être bien plus vaste qu'un simple changement de perception . Ce qui est présent dans ma tête, à ce moment là, est-ce en train de se repositionner également?  Le problème, si c'en est un, c'est que le lieu où je peins a une très grande influence, et de cela, je ne peux pas tellement en faire abstraction. Mais par ailleurs certains blocs sont fermement ancrés dans mes neurones: la recherche de la figure, de la présence, est collée à mon pinceau, ainsi que le désir que cette figure sorte du cadre habituel de perception, qu'il y ait une déformation de perspective,  S'y ajoute des désirs contradictoires, l'envie de matière brusque , de "rudesse" d'écriture, mais aussi d'un traitement approfondi , silencieux, patient, de certaines parties. Bref j'aimerais planter ma caméra sur une colline, puis sur une deuxième, puis sur une troisième , pour ne pas me laisser enfermer dans mes marottes, mes obsessions, mais mon esprit , même s'il fait mine d'être souple et ouvert, garde les clés et m'enchaîne à un pieu. C'est pas bien grave, je me cogne , comme un papillon, contre l'ampoule de mes idéaux picturaux, mais dès que je m'en approche, ils s'effritent puis s'effacent dans le néant. Dans la vie courante, dès que ça coince, j'essaie de me souvenir de changer ma lecture des éléments , et parfois le petit passage que je ne voyais pas est juste là, sur la colline d'à côté. Je joue à un jeu en ce moment, un jeu de mots qu'il faut trouver dans une grille , le principe est là aussi de repenser l'apparition de ces mots et leur localisation, pour arriver à tous les placer, il me semble que c'est un bon exercice pour l'application de ce principe dans la vie ! 


29 Août 2017

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