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Photo du rédacteurannepatay

L'art est révélation de ce qui est

C’est pas moi, c’est Bergson qui le dit.

J’ai passé ma matinée coincée dans la voiture et les embouteillages, et je me suis dit qu’il y avait une finalité à cette expérience.  Et c’était vrai : j’ai pu suivre l’émission de philo  qui s’est terminée sur cette phrase magnifique et j’ai su que j’avais usé cette matinée pour cette phrase et que ça en valait sacrément la peine.

Pas bien placés pour décrire ce que nous désirons, pas bien habiles pour le convertir en mots. Mais oui, là oui, j’avais le sentiment  que cet espèce de poisson que nous guettons sous les remous, ce miracle que nous poursuivons c’est très exactement rendre le souffle de la réalité.   C’est ça le tremblement, la joie, le souffrement,  c’est ça qu’on appelle..

Je n’ai jamais eu l’ambition de raconter des histoires, d’inventer des choses, je ne sais pas raconter des histoires, aucune imagination.   Je savais que je cherchais à caresser la peau du vivant, la saisir, en saisir le miroitement, galoper avec lui, entendre et faire entendre son souffle.

J’ai entendu : “le langage a ceci de pervers qu’il transforme la chose désignée en un terme aussi plat qu’une étiquette”, mais ce qu’il y a dessous l’étiquette, la chose elle-même, celle là qui se meut et se tourne, qui flamboie ou qui s'éteint, qui change sans cesse d’apparence, celle-là,  c’est nous qui cherchons à la montrer

Comme quand on veut montrer à l’autre une sensation qui nous a traversé, mais que montrer?  ce passage de nuage, cette lumière , quelques gouttes de pluie et un sifflement d’oiseau, alors on reste avec le doigt en l’air, indécis, analphabète…

C’est pour ça qu’on peint.


30 Mai 2018

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