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  • Photo du rédacteurannepatay

Icebergs..

En passant devant l'énorme butte de terre qui va longer la future route en écrasant la prairie , je me disais :

Il y a un temps où  passer devant cette chose qui surplombe tout le reste ne m'aurait pas permis de rester tranquille , là, sur le chemin.  Bien-sûr qu'il aurait fallu que je grimpe là-haut pour sentir.. pour sentir quoi, 

ben rien, l'espace, juste.

L'envie, au final est toujours là.  Et j'irai longer son sommet.

  J'allais dans les maisons en construction, il y en avait plein sur les coteaux de Jurançon à l'époque, des hautes maisons béarnaises avec des charpentes magnifiques, encore nues. 

Et le silence, juste le vent qui visitait comme moi la maison.

J'allais aussi dans des jardins, sans me faire voir. Il  y en avait qui surplombaient la plaine de Pau, c'était magnifique.

A la pause de midi, au lycée agricole, à Gelos, tout en haut d'un coteau, je filais à l'anglaise lire dans une maison en constuction à côté , à part, tranquille, je voyais un peu la cour, pas trop. Pas trop de bruits non plus.

Il y a une maison dans laquelle je n'ai jamais osé aller, elle était en face de la notre, sur un autre versant, encadrée de forêt sombre, grise et noire, sombre, fantomatique. 

Quand est-ce qu'on s'aperçoit que derrière nous il y a comme un immense prolongement, invisible .

Nous sommes des icebergs marchant. Traînant cette présence derrière nous sans l'ouvrir, sans vouloir la connaître.

Les apparences nous suffisent.

On est tout sur l'avant, les bras en avant , les mains ouvertes, pour prendre.

Et derrière nous , à foison, des richesses silencieuses.

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