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  • Photo du rédacteurannepatay

En équilibre

C'est au moment où le temps est le plus intense, où la pluie se déverse en rideau, ou l'espace est clos par cette densité que l'envie de sortir est la plus forte,  comme si à cet instant , il n'avait plus personne autour de soi, collée au paysage trempé, détrempée,   

A cheval, il y a la promesse que le dos ruisselant de l'animal et notre propre assise seront indissociables, pour le coup nous ne ferons qu'un . 

Pourquoi est-ce que la pluie torrentielle a ce talent d'unir, d'intégrer, d'ingérer celui qui entre en son palais assourdissant.

Tenir en équilibre, c'est forcément être entre deux choses, l'avant et l'arrière, le passé et l'avenir, le désespoir et la joie furibonde, l'insouciance et la tension, il n'y a pas de repos,  et garder l'élan.

Ne pas s'arrêter pour contempler , quelque chose nous suspend, entre le haut et le bas, pas d'anticipation, pas de nostalgie,  comme  quand on apprend à faire du vélo, comme quand on s'abandonne à la pente neigeuse , comme quand on accepte le déroulé de la vie, sans dessiner à l'avance le prochain tableau

On est toujours surpris, alors, toujours en haleine, toujours attentif..

On pensait sans doute que ce n'était pas autorisé, cela,  rien ne nous y encourage,  toute injonction va dans le sens de l'échelonnement, de l'envisagement, de la mise en oeuvre, 

prévoir, il faudrait prévoir même jusqu'à son enterrement

Mais la vie est butée comme un âne, avec sa grosses tête bourrue contre notre dos. Et si l'on est né sage, pour de lointaines raisons, rien ne nous empêche d'avancer à reculons, nous défaisant de tout cet amidon, transformer le plat en pointe, comme les danseuses.

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