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Photo du rédacteurannepatay

Dans la main de la ville

N'ayant vécu en ville  que sur deux temps trois mouvements , si peu de temps,  je découvre ,  je m'enchante, je m'enroule, mais ce n'est pas n'importe quelle ville, 

Il est permis de s'y raconter des histoires, une nouvelle histoire à chaque fois, on est dans des pages,  et c'est écrit des choses dans l'air, en fait c'est comme si de passer dans certains endroits levait la voix qui chuchote, la voix d'un narrateur.  

Moi je suis une paire d'yeux et c'est tout, et je rentre ce soir par ce passage là, sous la maison, dans cette cour, il n'y reste plus qu'une pincée de voitures, et une grosse tranche de lune qui 'éclaire,  des arbres, du gravier et la silhouette de l'église du sacré coeur, comme une grande femme assise toute seule, la porte est ouverte, c'est orange à l'intérieur, et là ça chuchote à fond dans mes oreilles, on est en plein dans un chapitre...

L'autre matin, c'était Dimanche de brouillard, je faisais un bruit mat avec mes foulées de baskets le long du pont Saint-Pierre, pas un chat, trop tôt, trop blanc, tout  suspendu comme des gouttes.  Je longe le parapet ,  quatre goélands serrés sur une amarre, leur exact reflet dans l'eau, la Garonne comme une reine endormie.

Toulouse m'arrête à chaque instant, dès que je m'y hasarde, tout est important, et le spectacle des choses, les histoires des gens, les allées, les venues, le grand cirque du soir, les lieux silencieux, les échos , et guetter la tourelle, le haut des toits où il se passe des choses drôles de petites constructions rajoutées, minuscules bastions aériens,  s'engouffrer dans les cours, prendre l'air affairé, et voler l'image des verrières magiciennes, des pavés, des esquisses de jardin cachés.

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