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  • Photo du rédacteurannepatay

Angle de vue

Si j'avais un seul souhait à faire pour cette année et les suivantes, ce serait d'arrêter de me pencher avec désespoir sur la fuite du temps. Je ne parle pas d'une constatation philosophique autant que mélancolique mais de ma détestable habitude  de lorgner l'horloge à chaque instant de la journée et de constater, à chaque fois, que je perds du temps en choses futiles, que je ne densifie pas assez studieusement mes heures. Voilà bien une chose absolument inutile et perverse...

La peinture est par essence une dévoreuse de temps, mais de temps lacunaire, effrangé, aussi aérien que le souffle de l'air. Tenter de l'y canaliser et d'en tirer efficacité et promptitude relève de la crétinerie la plus absolue.

Mais le sujet de mon billet n'est pas celui-ci,

Non plus que le fait dans le même temps d'arrêter un sport très testostéroné et de reprendre une activité vocale: ça c'est j'en suis sûre le résultat de la pirouette intérieure que j'ai effectuée depuis l'année dernière, et qui me fait enfin retomber sur mes pattes.(J'ai aussi repris la méditation depuis deux jours!!L'impression en le faisant de passer un bon coup d'aspi dans un territoire enchevêtré de moutons!)

Non pas du tout le sujet de mon billet, qui était plutôt ceci:

On peut gloser tout ce qu'on veut sur l'état de bien-être ou de mal-être, les lier à tous les phénomènes qui nous entourent, tous les événements, positifs et négatifs, que nous subissons au quotidien, de près ou de loin.  A moins d'être vraiment dans la situation que connaissent certains, de délabrement total, de manque de tout, je suis persuadée que tout n'est qu'une question d'angle de vue.

Et personnellement, cet angle de vue me paraît totalement influencé lui-même par l'état de nos intérieurs...

Ceci pris au sens large: Un trop plein de pâtes  qui tombe d'un coup sur la digestion me rend illico très aggressive et colérique, et j'ai mis bien du temps à  comprendre, donc, cet état de colère pouvait se justifier de mille façons extérieures , ce qui me paraissait lui donner toute sa légitimité.(et le plaisir de râler avec un sentiment de légitimité...)

 Une cigarette que l'on vous offre alors que vous ne fumez plus par restriction morale, un verre de vin, et hop quelque chose de divin monte à l'esprit, le bonheur est là, tout près de vous, à le toucher, et l'angle de vue, ahh, l'angle de vue, comme il est joli, comme le ciel est rose tout  coup...

Une remarque anodine, passée presque, presque inaperçue, une petite critique, oh , à peine, effleurée, et vous n'y pensiez déjà plus.. mais quelque chose de sombre s'est glissé dans l'arrière plan de votre esprit, qui teinte tout de même.. Il vous faut de la pugnacité pour découvrir le petit caillou dans la chaussure, qui blesse, qui blesse..

Une douleur physique , ténue, mais toujours là, un pincement, une pointe, dans le dos, dans la tête, une crispation, et vous avez beau vous dire que vraiment ce n'est rien, mais tout est  grisé, une brume voile la brillance du jour.

Un mauvais sommeil, et votre entourage est devenu bruyant, indélicat, encombrant..

A l'inverse, une lumière dans cette toile, une porte, une solution, une trouvaille,  et vous parcourez en chantonnant la maison, affrontez les embouteillages avec le sourire, les emmerdes de la même façon..

Parfois c'est très difficile de déceler la source de notre sentiment de bien ou de mal être, qui a tellement modifié notre angle de vue , ce peut être aussi imbécile qu'un aliment qui ne vous convient pas, une odeur même faible qui a brouillé vos sens...

Chaque heure du jour a son humeur, son inspiration, chaque anticyclone, chaque basse pression, chaque phénomène météorologique..

Comme dirait mes profs , tout est Qi,  et si celui-ci ne circule pas harmonieusement, en nous, et autour de nous..

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