I Tester l’usage du crayon de toutes les façons possibles:
Les différentes duretés, quelle action avec la gomme mie de pain.
Le trait : plus ou moins lourd, appuyé, léger, linaire, hésitant,
explorer la façon dont vous pouvez en jouer sur le papier.
Il faut l’apprivoiser, c’est notre premier allié.
Les recouvrements : Tout ce que permet le crayon en matière de remplissage : traits répétés, hachures, griffonnages, estompe de la matière hachurée. (avec le doigt, avec un mouchoir en papier)
Petit grisé : frotter délicatement la mine du crayon présenté en oblique de manière à recouvrir une surface d’un gris léger et sans accrocs
De l’usage du trait ineffaçable : ex le feutre à pointe tubulaire:
Sur de petits morceaux de papiers, laisser sa main jouer avec les formes, totalement librement
Rien n’est interdit, ce peut-être du trait, des zones de remplissages, des points, hachures, ronds, etc....
II Le crayonné
Comment aborder le dessin d’imagination et le dessin d’observation, peut-on le faire de la même façon, qu’est-ce qui est commun au deux.
L’outil commun est le crayonné
J’appelle de cette façon l’utilisation de l’outil graphique (crayon, fusain, stylo, etc..) en recouvrement, c’est à dire produisant non un trait mais des zones, des taches, des espaces.
Ils vont alterner avec le blanc du papier (existant ou créé avec la gomme mie de pain)
L’atout principal de ce procédé est de simuler pour l’œil les zones d’ombres et de lumière , de densité et de vide, de couleurs sombres et de couleurs claires
dans le monde réel, le trait est quasiment absent, alors que les contrastes de valeurs sont permanents
Def : la valeur est le degré de clarté d’un ton
les valeurs de tons ne sont pas toujours facile à différencier dans un monde en couleurs, cela demande une habitude, c’est pour cela qu’au départ il est plus facile de travailler en noir et blanc car les différents tons de gris sont plus faciles à percevoir
Cette distribution d’espaces apportent des informations importantes : la lumière et les volumes,
Dessin d’observation :
Lorsque nous tentons de reproduire un visage par exemple, le fait de poser les zones sombres est infiniment plus facile que de tracer des lignes, pour l’oeil c’est plus percutant, et cela aide à court-circuiter notre plus grand ennemi à cet instant: l’interprétation.
Nous n’avons pas à réfléchir mais à observer et faire ce que nous voyons, mais c’est beaucoup plus difficile qu’il n’y paraît, car notre intellect s’en mêle et pense savoir ce qui doit être fait : il interprète.
C’est pour cela que l’on utilise aussi quelques moyens simples pour tromper notre intellect : retourner l’image modèle de haut en bas, observer notre travail et le modèle à l’aide d’un miroir, plisser les yeux pour ne plus distinguer que les grandes masses.
Cela ne nous empêche pas de prendre quelques repères dans l’espace : les grandes directions, quelques repères de proportions, etc.
Dès que vous sentez la tentation de poser très vite certains éléments par le trait (ce sont souvent les yeux, en premier lieu) vous passez en mode « interprétation, » l’intellect se dépêche de saisir l’occasion de dire sont mot : « ah ça je connais, attends ! « et clac, il enferme la zone d’un trait fort et ensuite vous serez prisonnier de ce tracé et n’aurez de cesse de faire correspondre tout ce qui se passe autour. Donc… résistez ! :)
Dessin d’imagination :
La méthode du crayonné stimule une grande qualité de notre cerveau droit : l’évocation. L’évocation est ce qui permet à notre réservoir interne de mémoire visuelle de s’activer
Je ne connais personne qui n’a pas un jour regardé des nuages, un vieux mur, du plancher noueux sans y discerner des visages, des animaux, des paysages.
C’est cela que nous utilisons, cette capacité à voir des choses qui ne sont pas définies réellement mais suggérées par notre imagination.
Lorsqu’on désire partir sur une création personnelle, on a grand besoin d’ouvrir cette porte inventive chez nous.
Si l’on réfléchit trop on risque fort de ne pas commencer du tout.
Le crayonné, avec sa capacité d’évocation va nous aider à puiser dans notre réservoir.
On peut donc tout à fait partir sur une feuille en créant des zones de crayonné, un peu au hasard, des vastes, et des petites, des foncées et des plus douces, puis tourner sa feuille, continuer, et ainsi de suite, sans oublier l’outil précieux qu’est la gomme mie de pain qui nous permet dans les zones posées de recréer de la lumière, du vide, du volume.
Au début l’intellect se cabre : il trouve que c’est n’importe quoi cette façon de faire
, mais plus vous aurez recours à cette façon de travailler plus il laissera votre imaginaire se déployer.
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